À l’instar de nombreux autres secteurs, les industries chimiques et pharmaceutiques sont également confrontées au phénomène numérique et s’inscrivent progressivement dans ce que l’on peut appeler la 4e révolution industrielle. Au cours des 30 dernières années, les innovations technologiques n’ont cessé d’améliorer l’efficacité et la rapidité du traitement des données dans de nombreux domaines, comme la médecine et l’industrie.
Les laboratoires ont eux aussi entamé cette transition numérique, qui s’est démocratisée grâce à des avancées dans l’automatisation des processus de recherche, des outils innovants et interconnectés pour optimiser la gestion quotidienne, une augmentation de la quantité de données générées et un plus grand partage de ces données.
L’automatisation dans les laboratoires
Les bénéfices de la digitalisation des secteurs industriels, de la technologie et surtout de l’automatisation, représentent une réelle opportunité pour le secteur de la R&D.
L’automatisation repose sur l’exécution d’actions techniques par des machines en toute autonomie. Elle permet également à l’homme de se libérer de tâches répétitives nécessitant une grande précision et une grande rigueur, comme l’utilisation de pipettes dans les laboratoires de biologie. Ces manipulations permettent d’obtenir des résultats scientifiques plus rapidement et avec plus de précision, grâce à la grande exactitude de la technologie. Ainsi, l’automatisation améliore la qualité de la recherche en réduisant la pénibilité du travail et le temps passé.
Les cobots, les compagnons 4.0 des humains, commencent également à se développer dans les laboratoires, même si c’est loin d’être une généralité. » La cobotique » est la collaboration entre l’humain et le robot pour atteindre un intérêt commun. Une grande partie des équipements est désormais contrôlée par un ordinateur et toutes les actions sont automatisées pour faciliter et accélérer leur analyse. Ainsi, les résultats sont partagés par ordinateur avec l’équipe de recherche de manière rapide et fiable.
Bien que la manipulation de produits chimiques doive se faire dans le respect des normes de sécurité, elle représente toujours un risque pour le manipulateur. L’industrie chimique est classée comme une industrie à haut risque, et minimiser l’action humaine est un énorme défi du point de vue de la prévention des risques.
La numérisation de la communication scientifique
Facebook, Twitter, Instagram ou encore LinkedIn… Les réseaux sociaux font partie des outils de communication les plus populaires auprès de la nouvelle génération. En effet, ils sont les stars des stratégies marketing de nombreux secteurs d’activité, mais en ce qui concerne la R&D, leur utilisation n’est entrée dans les mœurs que récemment.
La communication scientifique est essentielle pour l’avancement de la recherche. La majorité des publications scientifiques sont désormais numérisées et accessibles directement via internet. Les principaux magazines scientifiques, tels que Nature, Science ou ACS, disposent de sites web dédiés qui permettent d’accéder facilement aux actualités quotidiennes et à des archives complètes. Ces articles sont constamment repostés sur les réseaux sociaux afin d’accroître leur visibilité.
Dans l’environnement actuel, les méthodes de communication ont également évolué au sein des laboratoires. Les conférences et les congrès se déroulent désormais via des plateformes de vidéoconférence, obligeant la communauté scientifique à s’adapter aux nouvelles solutions numériques. Cette transition numérique s’est également opérée au sein même du laboratoire.
Le fameux « cahier de laboratoire » est de plus en plus remplacé par sa version électronique. Les résultats des expériences sont plus facilement répertoriés et il est même possible de synchroniser les appareils d’analyse, afin d’obtenir les données instantanément.
La numérisation des laboratoires présente de nombreux avantages, tant lors des expériences que pour la gestion quotidienne. Par exemple, les grandes bibliothèques de documents peuvent toutes être stockées sur un seul ordinateur. Toutes les analyses, les articles scientifiques ou même les documents administratifs peuvent être trouvés en un seul endroit et partagés, corrigés et mis à jour régulièrement. Cela permet une gestion plus efficace, que ce soit au niveau de la traçabilité des produits (localisation, capacité, commande…), de l’utilisation des composés et de la sécurité des équipes.
Vers de nouvelles capacités intelligentes
La plupart des équipements de laboratoire ont également été modernisés et numérisés, de la simple balance aux divers appareils d’analyse, en passant par les microscopes et autres.
Chacun de ces équipements génère une quantité croissante d’informations et de données. L’un des enjeux majeurs des chercheurs est de pouvoir partager et accéder facilement à ces informations lorsqu’ils sont sur leur lieu de travail.
L’utilisation de tablettes dans le laboratoire est souvent le point de départ de sa transformation numérique. Les tablettes ont à la fois des fonctions de saisie et de consultation des données, tout en assurant par ailleurs également plus de mobilité.
A l’image des » Maisons connectées » qui permettent de gérer tous les équipements électroniques via un smartphone grâce aux systèmes domotiques, les laboratoires ont également accès à de nouveaux appareils aux fonctions intelligentes.
Par exemple, aujourd’hui, la température d’une pièce peut être contrôlée à distance. Chacun sait combien les conditions de température sont précieuses, que ce soit pour les expériences ou pour la conservation des produits chimiques. Toute variation peut avoir un impact important. Surveiller et contrôler à distance est une grande innovation capable d’améliorer l’efficacité quotidienne. De la centrifugeuse au réfrigérateur, la collecte des données se fait sans intervention humaine, ce qui réduit le risque d’erreur et augmente la fiabilité des résultats.
D’autres technologies de visualisation comme les lunettes connectées ou les scanners 3D et autres outils de réalité augmentée, qui visent à améliorer la rapidité d’accès à l’information.
Pour les laboratoires qui visent à s’automatiser afin d’améliorer leur efficacité et de réduire leurs coûts, le Big Data et l’Intelligence Artificielle (IA) offrent ensemble des opportunités de développement intéressantes. Ces deux technologies permettent d’optimiser les infrastructures de stockage de données massives. Les technologies d’IA permettent notamment d’extraire davantage de connaissances des données que les chercheurs gèrent et du grand volume de données supplémentaires auquel ils peuvent accéder. Même si les résultats dépendent bien sûr du volume de données disponibles, de leur adéquation à la problématique donnée et de leur qualité.
Des charges qui ralentissent encore la dynamique
Les avantages apportés par la digitalisation sont nombreux. En effet, qu’il s’agisse de gain de temps ou d’efficacité, elle a prouvé ses mérites. Bien conscients qu’afin d’améliorer leurs performances, les laboratoires doivent dès à présent entamer leur transition numérique. Cette transition peut se heurter à différents obstacles, comme le coût matériel du remplacement des équipements de laboratoire, des barrières techniques, par exemple si un système préexistant est en place, ou encore une éventuelle réticence de l’équipe qui ne souhaite pas s’adapter à ces changements.
Il existe de nombreuses solutions pour amorcer cette transition 4.0, qu’elles soient développées en interne ou soutenues par des fournisseurs spécialisés dans les solutions numériques pour les laboratoires comme Ineon Biotech. Aujourd’hui, de nombreux laboratoires fonctionnent encore de manière manuelle ou semi-automatique, une grande partie des échanges ou des formalités sont réalisés avec des documents papier, malgré la multitude d’outils numériques à disposition.
La transition numérique des laboratoires reste indispensable pour assurer une meilleure productivité du laboratoire tout en étant mieux organisé. C’est à eux de jouer !
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par Christophe
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